Endométriose et Syndrome de l'Intestin Irritable (Sii)
La frontière poreuse entre deux douleurs
Article co-écrit avec mon amie Kelly Colonges, Docteur en biologie des plantes et praticienne en herboristerie.
C’est une histoire que l’on connaît trop bien toutes les deux. Celle d’un ventre qui fait mal depuis l’adolescence, de rendez-vous médicaux en boucle, d’examens normaux et de diagnostics qui tombent – quand ils tombent – avec dix ou quinze ans de retard. Celle d’une douleur qu’on apprend à taire, à minimiser, à ranger dans la catégorie des choses « normales » quand on est une femme. Cette histoire, c’est celle de milliers de personnes atteintes d’endométriose. Et souvent, c’est aussi celle des personnes qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable (SII), un trouble fonctionnel digestif aussi mal compris qu’invisible.
Quand l’endométriose s’invite dans la sphère digestive, ou quand le SII se manifeste en parallèle, le diagnostic devient un labyrinthe où l’on s’égare. Les douleurs s’entremêlent, se répondent, se confondent. Ballonnements, diarrhées, constipations, douleurs abdominales chroniques : qui est responsable ? L’utérus ? Le côlon ? Ou les deux ?
Il est temps d’éclaircir cette zone grise. Car comprendre le lien entre endométriose et syndrome de l’intestin irritable, ce n’est pas faire de la théorie : c’est offrir aux femmes en souffrance une prise en charge globale, cohérente, et surtout, respectueuse de la réalité de leur vécu. C’est aussi sortir de l’errance médicale en reconnectant les pièces d’un même puzzle.
I- Comprendre l’endométriose et le syndrome de l’intestin irritable
Avant de plonger dans les ponts invisibles qui relient ces deux affections, posons les bases. Deux maladies, deux réalités cliniques, deux labyrinthes – et pourtant, bien des intersections.
1. L’endométriose : quand l’utérus déborde de son territoire
L’endométriose, c’est une maladie inflammatoire chronique où des cellules semblables à celles de l’endomètre – la muqueuse utérine – migrent hors de leur sanctuaire. Elles s’implantent là où elles n’ont rien à faire : sur les ovaires, le péritoine, les ligaments utérins, la vessie, et parfois même sur les intestins ou les poumons ! À chaque cycle, ces cellules réagissent aux hormones comme si elles étaient encore dans l’utérus : elles saignent, s’inflamment, créent des adhérences, déclenchent des douleurs.
Les symptômes ? Une palette aussi vaste que déroutante : douleurs pelviennes chroniques, règles hémorragiques ou invalidantes, douleurs pendant les rapports (dyspareunies), troubles digestifs, fatigue écrasante. Rien de spécifique, tout est possible. Voilà pourquoi tant de femmes restent sans diagnostic pendant des années.
Mais au-delà de la douleur, l’endométriose est aussi une maladie de la fertilité. Elle peut altérer l’anatomie pelvienne, bloquer les trompes, perturber l’ovulation. Et elle laisse souvent des traces bien au-delà du système reproducteur : inflammations à bas bruit, troubles de l’immunité, déséquilibres hormonaux.
C’est une maladie systémique qui ne se contente pas de rester dans le petit bassin. Et lorsqu’elle touche l’intestin, elle brouille encore un peu plus les pistes…
2. Syndrome de l’intestin irritable (SII) : quand l’intestin n’en fait qu’à sa tête
Le Syndrome de l’intestin irritable souvent appelé SII n’est pas une pathologie reconnue par la médecine. D’ailleurs les mécanismes sont encore mal compris. Des études récentes montrent qu’il pourrait avoir un lien avec des récepteurs similaires à ceux de l’eczéma dans l’intestin. Souvent le SII est liée à une porosité intestinale et à un déséquilibre du microbiote (A).
Comment sait-on que l’on souffre de SII? Le diagnostic est un vrai parcours du combattant qui peut devenir parfois désespérant. Vous avez des douleurs digestives, vous allez consulter votre médecin généraliste qui vous fait un bilan sanguin. Tout est normal mais vous avez toujours aussi mal. Vous décidez d’aller faire un bilan chez un gastro-entérologue. Selon votre profil, il peut décider d’une gastroscopie ou d’une coloscopie avec biopsies. Résultat : rien non plus ! C’est là que le diagnostic tombe : vous souffrez de syndrome de l’intestin irritable.
Quels sont les symptômes que vous pouvez rencontrer? Tout comme l’endométriose, le SII à une grande palette de symptômes qui peuvent se manifester sur tout le tube digestif. En premier lieu cela commence généralement par des douleurs abdominales, des ballonnements, des difficultés à la digestion associées à des troubles du transit (diarrhée, constipation, alternance des deux). Certaines fois vous pouvez souffrir d’alternance entre diarrhée et constipation qui est le synonyme d’une constipation plus avancée.
Et puis, si la situation s’empire cela peut aller jusqu’à des reflux gastro-œsophagiens, des glaires et du sang dans les selles, des douleurs atroces après manger jusqu’à la peur de manger par peur de souffrir. Dans certains cas, cela peut aussi être accompagné par une prise de poids inexpliquée.
II- Le lien entre endométriose et syndrome de l’intestin irritable : un entrelacs de douleurs
On a longtemps séparé les sphères. L’utérus d’un côté, le système digestif de l’autre, comme s’ils évoluaient en silos, comme si les douleurs abdominales féminines ne pouvaient avoir qu’une seule origine à la fois. Et pourtant, les patientes, elles, racontent une toute autre réalité : celle de deux douleurs qui se superposent, se nourrissent, se masquent mutuellement. Une réalité que la science commence, lentement mais sûrement, à explorer.
1. Une cohabitation plus fréquente qu’on ne le pense
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : jusqu’à 50 à 70 % des femmes atteintes d’endométriose rempliraient également les critères diagnostiques du syndrome de l’intestin irritable. À l’inverse, les femmes souffrant de SII présenteraient, pour une part significative d’entre elles, des lésions évocatrices d’endométriose non diagnostiquée (1)(2)(3)(4).
Ce chevauchement n’est pas anecdotique : il change tout. Il explique pourquoi certaines douleurs persistent malgré les traitements hormonaux. Il éclaire d’un jour nouveau ces ventres douloureux, ces ballonnements inexpliqués, ces troubles du transit qui varient au rythme du cycle menstruel, ou ces douleurs extrêmes dans l’utérus en période de constipation.
On ne parle pas ici d’une simple coïncidence, mais bien d’une prévalence accrue, documentée, qui impose de revoir notre grille de lecture.
2. Des mécanismes communs, un terrain inflammatoire partagé
Comment expliquer ce compagnonnage de douleurs ? Il faut plonger dans la physiopathologie pour voir émerger une série de mécanismes communs, comme des racines souterraines qui alimenteraient deux arbres différents.
- Inflammation chronique et activation mastocytaire
L’endométriose est une maladie inflammatoire. Le SII, longtemps considéré comme purement fonctionnel, se révèle lui aussi marqué par une inflammation de bas grade, notamment dans la muqueuse intestinale. Les mastocytes — ces cellules sentinelles du système immunitaire — sont activés dans les deux cas, libérant une cascade de médiateurs pro-inflammatoires, de cytokines, de prostaglandines. Résultat : douleurs, troubles du transit, et une sensibilité exacerbée. - Hyperperméabilité intestinale et dysbiose
Dans les deux pathologies, la barrière intestinale devient poreuse. L’hyperperméabilité laisse passer des substances qui ne devraient pas franchir l’épithélium : endotoxines, antigènes alimentaires, débris microbiens. Cela stimule le système immunitaire, alimente l’inflammation, entretient la douleur. La flore intestinale — ou microbiote — se déséquilibre elle aussi : perte de diversité, prolifération de souches inflammatoires, altération de la production de métabolites protecteurs comme le butyrate. Là encore, endométriose et SII partagent le même désordre. - Hypersensibilité viscérale
Enfin, un des points de convergence majeurs : la sensibilité accrue des viscères. Les nerfs qui innervent l’utérus, les ovaires, le rectum et les intestins sont interconnectés au niveau médullaire. Lorsque l’un de ces organes devient le siège d’une douleur chronique, l’ensemble du système se sensibilise. Le moindre gaz, la plus petite distension, et c’est la crampe. Le corps ne fait plus la différence entre douleur mécanique, inflammatoire ou hormonale : il envoie le signal, amplifié, à chaque fois.
- Inflammation chronique et activation mastocytaire
3. Une racine commune ? L’hypothèse génétique
Et si ce lien entre endométriose et syndrome de l’intestin irritable remontait encore plus loin ? Certaines études récentes suggèrent l’existence de facteurs génétiques partagés entre les deux pathologies. Des variations communes dans les gènes impliqués dans la réponse immunitaire, l’inflammation, la perméabilité intestinale ou encore la modulation hormonale pourraient prédisposer certaines femmes à développer ces deux affections (5).
Autrement dit, il ne s’agirait pas seulement d’un mauvais hasard ou d’une coïncidence clinique, mais bien d’un terrain biologique commun, inscrit dans la trame même du vivant. Une vulnérabilité tissée dans l’ADN, qui s’exprime ensuite au gré des facteurs environnementaux, alimentaires, hormonaux et émotionnels.
III. Approches thérapeutiques conventionnelles
1.Traitements médicaux de l’endométriose
Lorsque vous avez enfin la chance d’avoir un diagnostic sur vos maux, les solutions sont souvent peu nombreuses. D’après les recommandations de la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, la première intention de traitement est la prise d’antalgique et de médicaments hormonaux. Selon les cas, il peut vous être proposé en deuxième intention la chirurgie si les traitements médicamenteux ne font pas effet.
Dans le cas de la mise en place du traitement hormonale, l’objectif est de priver le corps d’oestrogène qui est l’hormone responsable de la croissance de l’endomètre. Les spécialistes s’accordent sur l’importance de mettre les personnes atteintes d’endométriose en aménorrhée, c’est à dire, de les priver de leurs règles.
La chirurgie quant à elle consiste en la suppression des lésions créer par la croissance de l’endomètre à des endroits du corps qui ne sont pas prévues à cet effet. Cet acte chirurgical est souvent complexe surtout dans les cas où les lésions sont sur différents organes fonctionnels tels que les intestins ou la vessie par exemple. (B)
2. Gestion du Syndrome de l’Intestin Irritable
N’étant pas une maladie reconnue, le SII ne connait pas de traitement particulier. Toutefois, la Monash University en Australie a pu montré qu’une majorité de cas pouvait être amélioré en modifiant son régime alimentaire et plus particulièrement en mettant en place le régime sans FODMAPs (Fermenticible Oligossacharides Disaccharides Monosaccharides And Polyols).
Ce régime a été mis au point par les Dr Sue Shepherd et Dr Peter Gibson. C’est un régime très strict qui vise à éliminer tous les aliments qui pourraient fermenter dans nos intestins afin de réduire les troubles digestifs tels que ballonnements et gaz. Dans leur livre, ils vous guident pas à pas afin de mettre en place ce régime. Il est également conseillé de se faire accompagner par un nutritionniste spécialiste de la méthode. (C)
De plus, les médecins peuvent vous proposer des médicaments symptomatiques afin d’améliorer votre qualité de vie au quotidien. Ce sont généralement des médicaments de type antispasmodique, antidouleurs, inhibiteurs de pompe à protons pour les reflux gastro-œsophagiens.
IV. Approches naturopathiques pour accompagner l’endométriose et le syndrome de l’intestin irritable
Quand les maux se croisent, que les douleurs pelviennes se doublent de crampes digestives, il ne s’agit plus seulement de nommer une « pathologie », mais de retrouver une cohérence dans le soin. L’approche naturelle n’a pas pour vocation de mettre des pansements sur des symptômes, mais d’explorer les terrains, les causes, les déséquilibres profonds. C’est là qu’elle déploie toute sa pertinence, en particulier lorsque deux troubles chroniques s’entremêlent. Nous vous proposons ici une liste de compléments qui ont pu nous aider toutes les deux dans l’accompagnement de l’inflammation et des douleurs au quotidien. Chaque conseil sera ensuite à personnaliser, nous ne remplaçons en aucun cas un avis médical sur votre condition. Nous partageons nos retours de terrain efficaces dans la complémentation en termes de dosage et de fréquence.
1. Micronutrition : nourrir l’équilibre intérieur
On l’a dit, derrière ces deux affections, un point commun émerge : l’inflammation. Qu’elle soit digestive ou gynécologique, elle dessine un terrain sur lequel le feu couve. Et c’est ici que la micronutrition entre en scène, non comme un simple complément, mais comme une brique fondamentale du rééquilibrage.
Les oméga-3 : adoucir les flammes
Les acides gras oméga-3 – en particulier l’EPA et le DHA issus des huiles de poisson ou de microalgues – sont de puissants anti-inflammatoires naturels. Ils modulent les cytokines pro-inflammatoires, réduisent les prostaglandines de type 2 (celles qui favorisent les douleurs menstruelles) et soutiennent l’intégrité de la muqueuse intestinale. Chez les femmes touchées par l’endométriose et le SII, une supplémentation bien dosée (et de qualité ! Indice TOTOX et EPAX) à 2500mg/j peut faire une réelle différence, en adoucissant l’intensité des symptômes au fil des cycles.
Le zinc, le magnésium et la vitamine D : restaurer, réparer, calmer
- Le zinc, souvent déficitaire, est essentiel à la réparation des tissus, à la modulation immunitaire, à la cicatrisation des muqueuses et à l’équilibre hormonal. La meilleure forme sera le bisglycinate, à raison de 10 à 15mg/jour.
- Le magnésium, grand calmant du système nerveux et musculaire, est un allié précieux contre les spasmes intestinaux, les tensions utérines et les troubles du sommeil qui jalonnent ces affections chroniques. Les meilleures formes les plus assimilables et biodisponibles par l’organisme sont le bisglycinate, le citrate et le glycérophosphate. On parle souvent de prise à “tolérance digestive”, c’est-à-dire se complémenter jusqu’à ce que les selles ramollissent (et oui pour rappel le magnésium est un laxatif osmotique – très utile si vous êtes constipée du coup !). La dose avant les selles molles est la bonne dose. Sauf qu’avec un transit délicat en cas de SII, il peut être opportun d’y aller doucement. En France vous trouvez généralement des dosages à 300mg/gélule ou sachet en poudre. Il existe chez des labos américains des gélules dosées à 500mg. Il n’est pas rare de monter à 1 ou 2g/jour pour obtenir des résultats sur les spasmes nerveux.
- La vitamine D, quant à elle, joue un rôle régulateur dans l’immunité et la tolérance inflammatoire. Or, une grande majorité des femmes concernées présentent une carence silencieuse, souvent ignorée et pourtant déterminante dans l’expression de leurs symptômes. Ici on privilégiera une forme liposoluble en goutte ou spray buccal, issue de la lanoline ou du lichen boréal. Le dosage se fera en fonction de l’état de la carence (4000 à 10.000 UI/jour sur des cures de plusieurs semaines).
La quercétine: un flavonoïde naturel aux effets antihistaminiques et anti-inflammatoires.
Elle calme l’activation des mastocytes, très présente dans l’endométriose comme dans le SII. Elle régule les réponses immunitaires exacerbées et renforce les jonctions serrées de l’intestin, limitant l’hyperperméabilité. Très utile dans les tableaux où l’histamine est un facteur aggravant (alimentation, stress, cycle).
La biodisponibilité de la quercétine est faible, mais peut être améliorée par des formes liposomales, des complexes avec phospholipides ou des nanocarriers. Des effets synergiques sont observés quand la quercétine est combinée à d’autres composés comme la vitamine C ou les probiotiques. Le dosage optimal chez l’adulte pour des effets anti-inflammatoires semble se situer entre 500 et 1000 mg par jour, en prise fractionnée, idéalement sous une forme à haute biodisponibilité.
La L-glutamine : un acide aminé essentiel à la réparation de la muqueuse intestinale.
Elle aide à restaurer une barrière digestive saine chez les personnes souffrant de porosité intestinale, souvent liée à la dysbiose. Elle est particulièrement pertinente dans le SII avec perméabilité intestinale et contribue indirectement à calmer l’inflammation systémique.
Le dosage doit commencer très léger à 250mg/jour sur des intestins très réactifs et sensibles, car si présence de dysbiose on peut voir la symptomatique empirer avec la glutamine. Lorsqu’elle est bien supportée, il n’est pas rare de monter la dose jusqu’à 10g/j. La meilleure forme à acheter est celle en sachet en poudre pour pouvoir doser à la petite cuillière.
Le myo-inositol : petit nouveau des labos
Régulateur hormonal doux, souvent utilisé dans le SOPK mais également utile dans l’endométriose. Il améliore la sensibilité à l’insuline (dont les troubles peuvent amplifier l’inflammation chronique). Il agit aussi sur le système nerveux central, en favorisant un meilleur équilibre de la sérotonine – ce qui peut être précieux pour la gestion du stress, souvent exacerbé dans le SII. Pour rappel, plus de 90% de la sérotonine est produite par le microbiote intestinal (D).
Le dosage optimal du myo-inositol pour obtenir des effets bénéfiques se situe entre 2 et 4 grammes par jour, généralement en deux prises (matin et soir). Le myo-inositol est très bien toléré jusqu’à des doses de 12 g/jour, avec peu d’effets secondaires, les plus fréquents étant bénins (ballonnements, gaz).
Précision concernant la totalité de ces conseils en micronutrition : un apport ciblé, sur la base d’un bilan personnalisé, permet de reconstruire des fondations plus solides. Nous conseillons très souvent des multivitaminés complets de laboratoires sérieux. Ces conseils ne se subsituent pas à un avis médical.
Probiotiques : réensemencer la vie intérieure
On ne le répètera jamais assez, mais dans le ventre, tout commence par l’équilibre du microbiote. Quand il vacille, c’est toute la digestion qui se dérègle, mais aussi le système immunitaire, l’inflammation systémique, et même la métabolisation des hormones (6)(7). Chez les femmes souffrant d’endométriose et de SII, on observe fréquemment une dysbiose intestinale, un déséquilibre des flores qui entretient un cercle vicieux d’inconfort, de ballonnements, de perméabilité accrue (8)(9)(10)(11) et l’interaction microbiote–cerveau via l’axe intestin-cerveau influence la douleur, les troubles digestifs et les troubles de l’humeur (12).
Certaines souches probiotiques spécifiques, comme Lactobacillus rhamnosus GG, Bifidobacterium infantis ou encore Saccharomyces boulardii, ont montré leur capacité à rétablir une flore apaisante, à réduire les marqueurs inflammatoires et à améliorer la régularité du transit (13)(14)(15)(16).
Mais ici encore, pas de recette universelle : la personnalisation est la clé. Réensemencer un microbiote appauvri, c’est un art qui demande patience, cohérence… et bienveillance. La gemmothérapie de noyer peut être un allier de taille pour aider à rééquilibrer le microbiote intestinal et vaginal souvent perturbés dans l’endométriose et le SII.
2. Phytothérapie et herboristerie
Plantes anti-inflammatoires et douleurs
Dans les deux cas, l’inflammation est à la base de la douleur. Il est donc important d’arriver à réduire cette inflammation. C’est là que les plantes peuvent être utiles. Il n’est pas forcément question de faire un cocktail de plantes anti-inflammatoire mais de choisir celles qui pourront être les plus adaptées à votre problématique. Voici trois exemples de plantes anti-inflammatoires que vous pouvez utiliser.
Le curcuma (Curcuma longa) originaire d’Asie, est une plante connue à travers le monde pour ses effet anti-inflammatoire. De nombreuses études scientifiques ont été ménées et ont montré une efficacité du curcuma sur l’inflammation aiguë ainsi que sur l’inflammation chronique. C’est son rhizome qui est utilisé en association avec du poivre pour une meilleure assimilation de la curcumine (principe actif anti-inflammatoire) (E).
Le Romarin (Rosmarinus officinalis ou Salvia rosmarinus) est une plante méditerranéenne souvent connue pour son action sur le foie. Elle participe en effet à la détoxification du foie, à sa protection et aide à la régénération des cellules du foie. De nombreuses études ont montré un action anti-inflammatoire, antalgique et antioxydante du romarin. Des fonctions utiles dans les deux pathologies (E).
La Verveine citronnée (Lippia citriodora) que l’on trouve dans beaucoup de jardins, est une plante antispasmodique, c’est à dire, qu’elle va calmer les douleurs liées aux spasmes, que l’on retrouve dans les deux pathologies. Elle a également une action sur le système nerveux et va permettre de l’apaiser. Il parait indispensable d’agir également sur le système nerveux. En effet, lorsque l’on a des douleurs chroniques cela joue aussi sur notre moral. De plus, bien souvent les déséquilibres digestifs affectent également le système nerveux.
Plantes décongestionnantes pelviennes
Dans l’endométriose, nous avons souvent à faire à une stagnation de sang dans l’utérus. La migration de l’endomètre dans des zones autres provoque également parfois une sensation de stagnation responsable en partie de l’inflammation dans les différentes zones. Le saignement de l’endomètre qui migre va également poser des problèmes qui peuvent être améliorer par la prise de plantes décongestionnantes pelviennes.
L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) peut être utile pour plusieurs raisons. L’une des principales qualités de cette plante est son côté hémostatiques. Dans les études sur les cycles menstruelles, on se rend compte qu’elle a dans les faits, une action régulatrice des flux menstruels. Elle a également des propriétés anti-inflammatoires et astringentes qui vont permettre de mieux gérer la douleur (E).
La vigne rouge (Vitis vinifera) et le marronnier (Aesculus hippocastanus) sont deux plantes que l’on retrouve dans le célèbre trio des plantes agissant sur la circulation avec l’hamamélis (Hamamelis virginia). Ces plantes sont souvent préconnisées pour aider dans les cas d’insuffisances veineuses et les problèmes circulatoires. Dans ce cas, on peut les utiliser pour améliorer son flux et ainsi réduire les douleurs liées au cycle. Ses plantes peuvent également être des alliées de taille en cas d’hémorroïdes liés au SII.
Plantes modulatrices hormonales
Dans le cas de l’endométriose, les plantes régulatrices et modulatrices hormonales présentent une grande importance. En effet, comme présenté précédemment, l’œstrogène aide au développement de l’endomètre. Et bien souvent dans cette pathologie, on se rend compte qu’il y a un déséquilibre hormonal avec une balance en faveur des œstrogènes. C’est pourquoi, les plantes aidant à la sécrétion de progestérone vont être utiles. Deux plantes sont particulièrement efficaces pour cela : le gattilier et l’alchémille.
Le Gattilier (Vitex agnus-castus), est une plante indispensable dans les syndromes prémenstruels (SPM). Il a une action de type progestatif et va donc limiter les douleurs prémenstruelles. Il a également un effet dopaminergique, il va donc augmenter le taux de dopamine et ainsi améliorer l’humeur. Il aura aussi un effet inhibiteur de la prolactine si cette hormone est en excès.
L’alchémille (Achemilla vulgaris) est une plante particulièrement connue pour son effet de régulation de la progestérone. D’après des études scientifiques, il a été montré que cette plante était cliniquement efficace dans les cas d’endométriose grâce à son action de type progestatif. En effet, elle va faciliter la phase lutéale, et aide à régulariser les règles en les provoquant et les facilitant (E).
Plantes carminatives
Les plantes carminatives sont une aide précieuse lorsque l’on souffre de ballonnements et de problèmes de digestion. Elles vont aider à réguler les gaz, les ballonnements et faciliter la digestion. De plus, elles sont très aromatiques ! En plus de les utiliser en tisanes on peut donc les ajouter à son alimentation.
Les plantes de la famille des Apiacées telles que le fenouil, l’aneth, le carvi, le cumin, sont des plantes dont les fruits sont considérés comme carminatives et eupeptiques. Elles aident à stimuler les sécrétions digestives. Elles vont donc avoir un effet sur la digestion, en améliorant son fonctionnement général.
La menthe poivrée (Mentha piperita) s’emploie pour de nombreux troubles digestifs. Elle va également stimuler la sécrétion des enzymes digestives, elle agit également sur l’estomac. La menthe poivrée est une alliée de taille en cas d’éructations ou de nausées. Par son côté rafraîchissant elle peut être apaisante. Elle est antalgique donc va agir sur les douleurs et peut être très utile en cas de maux de tête.
V. Protocoles intégrés en micronutrition, phytothérapie et herboristerie
Pour une stratégie cohérente et synergique
Dans ce double terrain inflammatoire que sont l’endométriose et le syndrome de l’intestin irritable, nous ne cherchons pas simplement à faire taire les symptômes. Nous cherchons à comprendre ce que le corps exprime, à remettre de la fluidité là où tout s’est tendu, à rétablir des équilibres durables.
Les protocoles que nous construisons – pour nous-mêmes comme pour celles que nous accompagnons – s’articulent autour de grands axes complémentaires. Chaque approche vient renforcer l’autre, dans une vision globale où les systèmes ne s’opposent plus mais collaborent. C’est dans cette cohérence que le mieux-être s’installe.
Voici les objectifs essentiels qui guident nos stratégies d’accompagnement intégrées, à la croisée de la phytothérapie, de l’herboristerie et de la micronutrition :
1. Réduire l’inflammation systémique et locale
C’est le socle. Inflammation intestinale, péritonéale, hormonale, immunitaire : le feu est partout. Il faut donc :
- Calmer les signaux pro-inflammatoires dans tout l’organisme.
- Agir sur les cascades moléculaires qui entretiennent la douleur, l’œdème, les lésions.
- Encourager un terrain anti-inflammatoire de fond, plutôt qu’éteindre les flammes ponctuellement.
- Réguler le système hormonal (notamment œstrogénique et progestatif)
Derrière l’endométriose, un déséquilibre hormonal latent – parfois discret, parfois évident – vient perturber les cycles, aggraver les douleurs et entretenir l’inflammation.
- Il faut soutenir une détoxification hormonale efficace (notamment hépatique et intestinale).
- Restaurer une bonne sensibilité aux hormones.
- Travailler la rythmicité du cycle menstruel dans sa globalité.
- Restaurer la santé digestive et l’intégrité intestinale
Dans le SII comme dans l’endométriose, l’intestin est un champ de bataille : perméabilité, dysbiose, hypersensibilité, ballonnements, transit erratique… On ne peut ignorer cette dimension.
- Objectif : apaiser les muqueuses, restaurer l’écosystème intestinal, relancer une digestion fluide et efficace.
- Un intestin en bonne santé est aussi un organe immunitaire performant et un détoxifiant hormonal majeur.
- Soutenir le foie et les émonctoires
Parce qu’il joue un rôle clé dans la gestion des œstrogènes, dans l’inflammation et dans la digestion.
- Stimuler une détoxification hépatique de phase I et II bien coordonnées.
- Éviter l’encrassement par surcharge hormonale, alimentaire ou médicamenteuse.
- Réguler le système immunitaire (et son lien avec l’axe intestin-cerveau-ovaires)
Dans l’endométriose, comme dans le SII, le système immunitaire ne fait plus le tri entre l’ami et l’ennemi. On observe souvent :
- Une activation mastocytaire chronique.
- Une dérive auto-immune ou inflammatoire silencieuse.
- Une hypersensibilité viscérale médiée par les cytokines.
Il s’agit alors de réenseigner au système immunitaire à se moduler, à s’apaiser, à retrouver sa lucidité.
- Apaiser le système nerveux central et autonome
Le stress chronique, les douleurs récurrentes, l’hypervigilance corporelle créent un état d’alerte permanent. Le nerf vague, l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, la digestion, tout est impacté.
- Il faut remettre le corps en mode parasympathique : digestion, régénération, apaisement.
- Travailler sur la douleur centrale, souvent aggravée par la somatisation, sans jamais réduire les symptômes à cela.
- Réduire la douleur et améliorer la qualité de vie au quotidien
Enfin, dans toute approche, il ne faut pas oublier la personne derrière les symptômes.
- Réduire les douleurs pelviennes, intestinales, menstruelles : priorité absolue.
- Offrir des outils concrets pour améliorer le confort digestif, la mobilité, le sommeil, l’énergie.
- Soutenir l’autonomie, la connaissance de soi, la reconquête de son corps.
- Rééquilibrer le terrain psycho-émotionnel
Les deux conditions sont souvent vécues dans la honte, l’incompréhension, la solitude.
- Travailler sur l’anxiété, la charge mentale, le rapport au corps féminin, la cyclicité.
- Soutenir la résilience, la capacité à poser des limites, à ralentir.
VI. Deux protocoles personnalisés selon le profil digestif du SII lié à l’endométriose
Parce que chaque corps exprime différemment la douleur, parce que la même maladie peut se décliner en mille visages, nous avons choisi de vous proposer deux protocoles différenciés, selon la nature du trouble digestif dominant, associé à une endométriose: SII à prédominance diarrhéique ou SII à prédominance constipée. Ces protocoles sont conçus dans une approche holistique, à la croisée de la micronutrition, de la phytothérapie et de l’herboristerie traditionnelle, pour accompagner les multiples facettes de ces syndromes entremêlés.
Protocole 1 – Endométriose + SII à tendance diarrhéique
Objectifs : apaiser l’inflammation intestinale, freiner l’hyperpermeabilité, calmer les spasmes, réguler les selles, soutenir le système nerveux.
Phytothérapie / Herboristerie
- Verveine citronnée (Lippia citriodora) : 2 à 3 tasses/jour en infusion → antispasmodique et relaxante. Aucune précaution d’usage aux doses conseillées.
- Menthe poivrée (Mentha piperita) : 1 tasse après les repas → diminue les douleurs digestives, antalgique. La menthe peut être mélangée avec la verveine. A prendre à distance des sels de fer pour ne pas interférer sur leur absorption. Contre-indiquée en cas d’obstruction des voies biliaires et problèmes hépatiques graves.
- Achillée millefeuille en alcoolature → action anti-inflammatoire et régulatrice du petit bassin. 30 gouttes 3x/jour. Contre-indiquée en cas d’allergies aux astéracées, aux femmes allaitantes et enceintes, interaction possible avec des médicaments à visée hormonale ou des anticoagulants.
- Noyer (Juglans regia) en gemmothérapie : 15 gouttes/jour dans un fond d’eau le matin à jeun→ rééquilibrage du microbiote intestinal et vaginal. Contre-indiqué en cas de grossesse ou allaitement.
- Curcuma standardisé avec pipérine (si toléré) : 1 g x 2/jour → anti-inflammatoire systémique. Contre-indiquée en cas d’obstructions des voies biliaires, interaction possible avec les fluidifiants sanguins et les anti-inflammatoires.
- Éviter les plantes laxatives ou trop stimulantes du transit.
Micronutrition
- Oméga-3 (EPA/DHA) : 2500 mg/j → anti-inflammatoire, soutien des membranes cellulaires.
- Magnésium bisglycinate : 200 mg/j → sans effet laxatif, apaisant nerveux.
- Vitamine D3 : 4000 UI/j (ajuster selon statut) → immunomodulation.
- Zinc bisglycinate : 10 à 15 mg/j → régénération tissulaire, anti-inflammatoire.
- Probiotiques : souches Lactobacillus rhamnosus GG ou Bifidobacterium infantis (minimum 10 Mds UFC/j) → réduction de la diarrhée fonctionnelle.
Protocole 2 – Endométriose + SII à tendance constipée
Objectifs : relancer le transit, calmer les douleurs pelviennes et digestives, diminuer l’inflammation, améliorer la régulation hormonale.
Phytothérapie / Herboristerie
- Romarin (Rosmarinus officinalis) en infusion 2 tasses/jour → stimulant digestif, soutien hépatique, anti-inflammatoire. A éviter en fin d’après-midi pour ne pas perturber le cycle du sommeil et contre-indiqué en cas de calculs biliaires et d’hypertension.
- Menthe poivrée : 1 à 2 tasses/jour → amélioration de la digestion, réduction des spasmes. La menthe peut être mélangée avec le romarin. A prendre à distance des sels de fer pour ne pas interférer sur leur absorption. Contre-indiquée en cas d’obstruction des voies biliaires et problèmes hépatiques graves.
- Fenouil, cumin, carvi (en infusion ou cuisine) → carminatives, stimulation du péristaltisme. Aucune précaution d’usage aux doses conseillées.
- Alchémille (Alchemilla vulgaris) + Gattilier (Vitex agnus-castus) : régulation hormonale progestative → à adapter selon statut hormonal. Contre-indications en cas de grossesse et allaitement, déconseillées en cas de prises d’œstrogènes ou d’anti-œstrogènes.
- Vigne rouge ou marron d’Inde : circulation pelvienne, action sur congestion rectale possible. Vigne rouge bonne tolérance aux doses conseillées, par contre le marron d’Inde est contre indiqué pour les femmes enceintes et allaitantes, en cas d’insuffisance rénale, interaction possible avec les anticoagulants et hypoglycémiants..
Micronutrition
- Magnésium (bisglycinate ou citrate) : jusqu’à 600–800 mg/j en fractionné → effet laxatif osmotique + apaisant.
- Oméga-3 (EPA/DHA) : 2500 mg/j → soutien anti-inflammatoire.
- Zinc bisglycinate : 10–15 mg/j → soutien des muqueuses et de l’axe hormonal.
- L-glutamine : commencer à 1 g/j → soutien de la muqueuse intestinale, montée possible à 5 g/j.
- Probiotiques : souches Saccharomyces boulardii ou Lactobacillus casei Shirota → amélioration du transit lent.
- Myo-inositol : 2 g matin + soir → régulation hormonale et motilité digestive.
- Vitamine D3 : 4000 à 6000 UI/j → selon statut.
Tips complémentaires pour les deux profils
- Tisanes combinées personnalisées : à base de verveine, menthe, romarin, achillée, selon les besoins → 2 à 3 tasses/jour.
- Éviction temporaire des FODMAPs : test d’un mois accompagné par un professionnel. Attention à la réintroduction des différentes classes d’aliments qui doit se faire progressivement.
- Soutien du foie : ne pas négliger la charge hépatique hormonale → romarin, alimentation hypotoxique, repos digestif.
- Hygiène de vie : repas mastiqués, rythme de vie apaisé, exercice doux (yoga, marche).
- Accompagnement psycho-émotionnel : massage, sophrologie, écoute active → pour apaiser l’axe cerveau-intestin-ovaires.
Ces protocoles ne sont pas figés, mais des bases adaptables selon chaque terrain, chaque vécu, chaque corps. Rien ne remplace un accompagnement individualisé. Mais nous espérons que ces pistes vous aideront à reprendre du pouvoir sur vos douleurs, et à faire de votre quotidien un peu plus doux.
Pour rappel : nous ne sommes ni médecins, ni pharmaciennes. Un conseil en herboristerie ou naturopathie ne remplacera jamais un avis médical. Consultez votre médecin traitant ou un spécialiste en première intention.
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