Test salivaire Endométriose - Endotest

Un réel espoir ou une fausse promesse ?

Il y a quelques mois, j’ai été enthousiasmée par l’annonce de la disponibilité d’un test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose. Enfin une chance de comprendre mes douleurs, après un IRM « clean », et de savoir si cette maladie est la cause de mes troubles pelviens depuis maintenant 25 ans : une véritable reconnaissance, ou à défaut, un moyen d’exclure cette hypothèse. Mais cet espoir a rapidement fait place à la déception : test difficile à obtenir, prix élevé, fiabilité encore incertaine… En quelques recherches, l’enthousiasme s’est étiolé. Voici ce qu’il faut vraiment savoir sur ce test salivaire endométriose…

Test salivaire endométriose : des promesses… marketing ?

Car quand on creuse un peu, la belle promesse se lézarde. Le test salivaire endométriose, qu’on appelle « Endotest », repose sur une analyse de micro-ARN contenus dans la salive. Sur le papier, c’est magnifique : une simple salive, pas d’examen invasif, pas de chirurgie. Une technologie de pointe, presque futuriste. Et forcément, on y croit. Parce que quand on a mal, qu’on est épuisée, on veut croire. On a besoin de croire.

Mais très vite, on comprend que cette innovation est réservée à une élite médicale et géographique, qu’elle coûte cher, qu’elle est encore en phase expérimentale, qu’elle est soumise à des conditions d’accès très strictes. Et surtout : que ses résultats, aussi bluffants qu’ils soient présentés, ne suffisent pas à poser un diagnostic officiel.

Une avancée technologique… sous surveillance

Soyons claires : oui, cette technologie est intéressante. Oui, les premiers résultats semblent prometteurs. Mais non, ce test n’est pas une révolution en soi. Il ne remplace ni l’imagerie médicale, ni, dans certains cas, la chirurgie. Il ne permet pas de poser un diagnostic à lui seul. Il ne résout pas le fond du problème : le manque de formation des soignants, le retard systématique dans la reconnaissance des symptômes, l’errance des femmes pendant des années.

Le test salivaire endométriose est aujourd’hui disponible dans certains hôpitaux français – une centaine tout au plus – dans le cadre d’une expérimentation. Il n’est prescrit qu’en troisième intention, c’est-à-dire après que vous ayez déjà passé des examens classiques (IRM, échographie…) sans résultat probant. Son coût dépasse les 800 €, pris en charge temporairement par un forfait innovation, pour un nombre limité de patientes sur trois ans.

La médecine à deux vitesses

Et puis il y a la question du coût. Parce qu’il faut bien parler de ce que peu osent dire à voix haute : on est en train de créer une médecine de l’endométriose pour les riches. Une médecine technologique, brillante, mais inaccessible. Une médecine qui brille dans les conférences mais laisse de côté toutes celles qui ne rentrent pas dans les bonnes cases, qui n’habitent pas dans les bons départements, qui n’ont pas le bon dossier ou le bon médecin.

À l’heure où des milliers de femmes attendent encore un simple rendez-vous avec un gynécologue compétent, où certaines n’ont même pas accès à une IRM pelvienne digne de ce nom, on fait le buzz autour d’un test salivaire endométriose à 800 euros. Sérieusement ?

test salivaire endométriose

Un test… pour mieux trier ?

Ce test salivaire endométriose n’est pas inutile, mais il est à remettre dans son contexte : c’est un outil d’orientation. Il peut éviter des cœlioscopies inutiles, affiner une suspicion clinique, offrir une piste à explorer. Mais il ne remplace pas une prise en charge globale, ni une écoute attentive, ni une démarche de soin ancrée dans la réalité du vécu des femmes.

Ce que je crains, profondément, c’est que ce test devienne un outil de tri : tu as les moyens, tu accèdes à l’innovation. Tu ne les as pas, tu continues à souffrir en silence. Ou pire : on te dit que ton test est négatif, donc « tout va bien », alors que l’endométriose reste une pathologie complexe, multi-formes, qui dépasse largement les capacités d’un simple test salivaire à en cerner les contours.

D’ailleurs si vous cherchez des solutions naturelles pour vos maux liés à l’endo, j’ai creusé quelques pistes à droite à gauche: le gattilier, la corydale, l’actée à grappes noires, l’ail, le curcuma, le gingembre, l’alimentation et la micronutrition comme les apports du zinc, le yoga, l’acupuncture… J’utilise aussi au quotidien un petit papillon électrostimulateur et chauffant TENS pour soulager mes douleurs 🙂

Ce qu’on attend vraiment

Nous, les femmes concernées par l’endométriose, on n’attend pas des gadgets. On n’attend pas des effets d’annonce. On n’attend pas qu’on nous dise qu’on est dans la science-fiction alors qu’on galère à obtenir un arrêt de travail ou à justifier nos douleurs face à un employeur. On attend une reconnaissance réelle. Des moyens. Une formation massive des soignants. Des parcours de soin lisibles, humains, accessibles.

Oui, l’innovation a sa place. Oui, ce test peut être utile dans certains cas. Mais ce n’est pas ce test qui va sauver la médecine de l’endométriose. Ce qui la sauvera, c’est une réforme de fond : dans les mentalités, dans la formation, dans les priorités budgétaires.

Test salivaire endométriose : en conclusion

Alors, faut-il faire ce test salivaire endométriose ? Si vous y avez accès, si votre médecin vous le propose, si vous êtes dans une impasse diagnostique malgré plusieurs examens : pourquoi pas. Mais ne lui donnez pas plus de pouvoir qu’il n’en a. Et ne laissez personne vous dire que votre souffrance n’est pas légitime parce qu’un test salivaire est revenu négatif.

Ce test est une piste. Pas une vérité. Et encore moins une solution miracle.

Continuons à nous battre pour que la médecine cesse de nous invisibiliser, que la technologie ne serve pas d’alibi à l’inaction, et que chaque femme, quel que soit son lieu de vie ou son niveau de revenu, ait droit à une prise en charge digne, rapide et humaine.

Vous pouvez télécharger mon PDF gratuit sur l’endométriose ici.

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